Pour notre cinquième jour, nous reprenons le chemin de l’île où un autre travail nous attend. Notre moral est revenu, l’envie d’aider est là et ma femme est finalement du voyage, après un petit passage à vide dû aux épisodes de la veille.
Peu de maisons sont de ce côté de l’île consacrée essentiellement à la pêche. Notre groupe devenu plus nombreux se sépare de nouveau afin de ranger et de nettoyer deux cabanes de pêcheurs.
Les propriétaires sont présents, heureux de nous voir. Ils nous guident précisément sur ce que nous devons jeter, brûler et garder. Tout est sorti, trié, nettoyé. La boue qui recouvre le sol est évacuée l’énergie que nous offre les habitants se fait sentir.
C’est la première fois depuis notre arrivée que nous sommes accueillis de la sorte. Des boissons nous sont offertes pour notre repas, nos hôtes sont reconnaissants de notre travail.
La fin de journée approche et il est demandé à quelques uns d’entre-nous de déménager de lourds objets dans une maison. Le propriétaire d’une des cabanes de pêche a également un minshuku sur le bord de l’eau. C’est un petit hôtel qui accueille surtout les pêcheurs. Mais son établissement a été touché par le tsunami et est devenu inutilisable.
moments de partage
avec les sinistrés
Nous pénétrons dans sa maison où sa femme est là, malade d’épuisement depuis les événements. En bas, de nombreux objets sont regroupés, les fondations de la maison sont chancelantes et tout est ouvert sur l’extérieur.
Ce qui a pu être récupéré est regroupé, entassé, et l’énergie manque après des semaines, des mois de tris, de nettoyage et d’isolement.
A l’étage, des fenêtres de la bâtisse, la vue n’est composée que de montagnes de détritus et de maisons éventrées. Comment ne pas se sentir vidé et déprimé devant cette vision qui perdure depuis bientôt trois mois malgré les efforts.
La fin de journée est là. Nous attendons notre bateau accompagné par les pêcheurs qui reprennent petit à petit leur travail. Leur activité principale est l’élevage d’huitres. Ils attachent devant nous des embryons d’huitres à des filets. Ils sont fiers de nous montrer leur travail. Pour nous remercier, ils ouvrent quelques mollusques qu’ils tiennent à nous faire déguster. Pour eux, ce sont les meilleures du monde. Ils ont mêmes envoyé en France certains embryons, c’est dire !
C’est le sourire aux lèvres que chacun repars, sous les signes d’au-revoir des habitants reconnaissants. Joli moment de partage et d’émotion qui nous conforte dans ce pourquoi nous sommes là.
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